Tous ceux qui ont connu le kitesurf à ses débuts se souviennent certainement encore de Marcus "Flash" Austin.

Hanglos.fr vous propose une interview exclusive.

L'histoire de Marcus « Flash » Austin commence en Floride. C'est celle d'un gamin qui s'amuse avec son skimboard et un cerf-volant en caressant le rêve d'affronter un jour de vraies vagues. Quelques années plus tard, ce véritable showman fait un malheur sur les compétitions internationales et, d'exhibitions en exhibitions, parcourt le monde 11 mois sur 12. Quand le rêve devient réalité...



1. Salut Marcus, que fais tu en ce moment ?

Je profite de la vie et je kite sur le North Shore de Maui, Hawaii. Hawaii est un endroit excellent à vivre pour qui aime l’océan et faire des sports en rapport avec la mer et le vent. LE North Shore de Maui est connu depuis des années en tant que capitale du windsurf mondial, grâce aux bons alizés et les grosses houles hivernales. Habiter là pour quelqu’un comme moi, c’est un rêve devenu réalité. Jaws et Hookipa sont situés à quelques kms à peine de chez moi, et « kite beach » à quelques km à l’ouest. Maui est aussi connue sous le nom de « Perle du Pacifique », et tout le North shore est un véritable joyau, même pour le meilleur des « watermen » . Sur une journée donnée, tu trouveras toujours des conditions excellentes. Ce qui est génial quand tu as une vie dédiée au surf et au kite c’est que tu peux être vraiment en harmonie avec la puissance, beauté et le style de vie au contact de l’océan.

2. Fais-tu toujours autant de kite qu’avant ?

Oh ouais, tout mon univers gravite autour du surf et du kite. Je suis vraiment un surfeur et kiteur insatiable. EN général, je pars surfer au lever du jour, ensuite c’est kite toute la journée. Je ne me lasse jamais du kite car c’est un sport si dynamique, il y a tellement de possibilités et de combinaisons dans ce que tu peux faire. Même après 13 ans de kite, je suis toujours aussi excité avant d’aller à l’eau.Le kite évolue et s’améliore tout le temps. On dirait presque qu’il n’y pa pas de limite dans ce qu’il est possible de faire. Quand tu vis dans un endroit avec des conditions aussi magnifiques quasiment toute l’année, je pense qu’au bout d’un moment le kite devient un sport très créatif, seulement limité par ton imagination et ton habileté.

3. Que penses-tu de la vogue actuelle du strapless ?

C’est vraiment excellent de voir tout le monde qui s’amuse dans cette pratique du kite. Ce que j’aime dans le strapless, c’est que même si au début cela parait difficile de rester sur la planche, avec un peu d’entrainement tu te rends compte que c’est pas si dur, et qu’en fait ça te donne un vrai sens de la liberté. L’autre jour, je naviguais sur mon 6’6 de surf, en faisant des ollies, du carving, du surf, et je ne faisais plus gaffe que j’étais sans straps. Pour moi le surf en strapless possède un style pur, et représente le summum du freeriding en kite.



4. En tenant compte du fait que tu étais connu comme le kitesurfer le plus extreme, je me demandais si tu donnais dans les mégaloops ?

Biensur, les megaloops c’est énorme, mais ça peut aussi être très risqué suivant les circonstances, comme pour beaucoup de choses.Ce qui m’inquiète dans les tricks les plus radicaux, c’est que je détesterais voir quelqu’un se blesser en essayant de passer un truc juste parce que c’est la mode. J’imagine que cela dépend de la connaissance de ton niveau, ton matériel et les conditions. Les megaloops sont un des trucs qui qui demandent un engagement complet, il ne faut pas le faire à moitié ou ça peut vraiment mal tourner. Même si tu le fais parfaitement, ça implique toujours un peu de chance et de réussite. Sinon, avec ce genre de truc il n’y a que peu de place pour l’erreur, et ça peut faire la différence entre passer le trick ou peut être te blesser vraiment en essayant. Je pense que les gens doivent garder en tête que parfois « la discrétion est la meilleur des vertus »

5. Un jeune rider qui t’inspire?

Il y en a tellement, je vois tellement de jeunes, garçons et filles qui chargent, que ça serait difficile de n’en citer qu’un. J’apprécie et suis inspiré par tous. C’est vaiment bien de voir ces jeunes avec autant d’enthousiasme et d’habileté, et je pense que c’est une bonne alternative à l’ère du numérique, un peu comme jouer aux jeux vidéos toute la journée.

6. Que penses-tu de l’évolution du matériel de ces dernières années?

On peut dire que l’évolution a été énorme en comparant les ailes d’aujourd’hui à celles que l’on ridait à l’époque. Les ailes sont devenues beaucoup plus sûres et plus simples à utiliser, au début du sport on n’avait aucun système de sécurité. Le progrès fait dans le matériel et la sécurité est exactement ce dont le sport avait besoin. Je suis toujours très triste lorsque j’entends qu’un kiteboarder s’est blessé ou tué en pratiquant son sport. Je suis d’ailleurs toujours “marqué” émotionnellement et je regrette profondémment les accidents qui ont eu lieu dans le passé et qui auraient surement pu être évités si on n’avait eu le matériel d’aujourd’hui. J’aurais voulu pouvoir faire quelque chose à propos de ça plus tôt.




7. On a vu beacoup de riders du début créer leur propre marque (Best, Wainman, Eclipse, Vari…). As-tu aussi des projets dans ce sens?

C’est clair. Si je trouve quelqu’un pour me soutenir financièrement et qui est prêt à se lancer dans l’aventure, ca serait super. Je serais super content de voir que des gars veuillent rider Flash Kiteboarding et je pense que la concurrence sur le marché est une bonne chose.

8. Au cours de la dernière décennie, nous avons vue diffèrent style évolué comme le big air, wakestyle/un-hook, strapeless et megaloop. Quel seras le prochain mouvement new school ?

Et bien, c’est tres difficile à dire. Non seulement les tricks sont de plus en plus complexes, mais le sport ce diversifie énormement aussi. Je pense que les tricks seront toujours plus complexes, mais que les riders seront aussi super créatifs et pousseront leur propre style. Il y a tellement de styles qui offrent tant de possibilités à tous les niveaux que rien n'est impossible. Kickers et sliders vont devenir de plus en plus courants à mon avis, mais qui sait, peut être que certains remettront au freeride avec un mono-ski comme Cory Roesler le faisait il y a déjà plus de dix ans. Je pense aussi que le gens commencent à payer moins d’attention à ce qui est a la mode, et que beaucoup préférerons être unique dans leur style de navigation. Je pense que le kiteboarding a cette habilité à pouvoir se re-inventer sans cesse.

9. Que fais tu lorsque tu ne kite pas?

Lorsque je ne kite pas, je fait du surf. Ici a Maui lorsqu’il n’y a pas de vent c’est le moment d’aller surfer. Le Surf, le Skateboard et le Skimboard sont mes sport favoris en dehors du kite, Je suis une sorte de waterman donc inutile de dire que ma vie ressemble a un cercle surf, kite, manger, dormir et ainsi de suite. Apres une session de kite j’aime traîner avec mes amis et regarder des gens kiter. Après une journée comme ça tu peux me retrouver allonger dans mon canapé en train de dormir après 5 minutes.

10. 13 ans après, le referais-tu?

Bien sur, le kiteboarding n’a pas seulement changé ma vie mais m’a aussi fait réaliser beaucoup de mes rêves d’enfant. J’en parlais justement avec des amis il y a quelque jours de cela. Et nous avons réaliser que si nous mettions bout àbout tout le temps que nous avons passer à faire du kite, surfer au cours des 13 dernières années cela représenterait énormément de temps. Vivre en tant que kitesurfeur rend vraiment ma vie tres riche conceptuellement et me fait apprécier la valeur des choses. Apres une journée de kite, mes priorités sont différentes et certains problèmes sont beaucoup moins importants. C’est tellement bon. Le kite est un des mes plus beaux cadeaux dans la vie.

11. Quel est l’ambiance sur ton home spot? Ne regrettes-tu pas que les plages ne soit plus vide comme avant?

De temps en temps c’est un peux plus difficile de trouver une place de parking, mais ce n’est pas un gros problème! Je suis ravis que le kite soit un sport accessible qui touche tant de gens dans tant de lieux à travers le monde. Il m’a fallut quelques années quand j’ai commencer a faire du kitesurf pour savoir que d’autres personnes faisaient aussi du kite à travers le monde. Pendant longtemps je souhaitais juste pouvoir faire du kite ne serais-ce qu'avec une autre personne. Dans le temps je n’imaginais pas que tant de personnes ce mettraient au kite comme de nos jours et encore moins voir le sport ce démocratiser comme je ne l’aurais jamais imaginer.

12. As tu une session sur ton vieux matos de temps en temps (sur une Wipika Classic 2 lignes avec un surf modifier par example)?

Oui, de temps à autre j’essaye une vielle planche ou un vieux kite. J’ai toujours beaucoup de matériel de mes débuts. C’est toujours impressionant de voir comment le matériel s'est développé en si peux de temps et d’imaginer ce que nous aurons dans quelques années!

13. Il y a quelque années tu as fait du foundraising pour Carolina Diaz, une kiteuse de El Yaque qui est devenu handicapée suite à un accident de kite. Que devient-elle?

J'ai été longtemps en contact avec Carolina Diaz. La dernière fois que nous avons parlé, un Suisse l’avais sponsorisé pour aller faire de la rééducation dans une clinique en Suisse pour qu’elle puisse remarcher sans assistance. Depuis qu’elle est partie je n’ai pas eu de nouvelle, mais dieu merci, cet homme a pu prendre en charge la rééducation de Carolina.

14. Des remerciements?

Ce serait une tres longue liste. Tout cela a été possible grace au support de tant de gens que je ne saurais pas par ou commencer. Bien sur ma mère en premier car en tant que “single parent” elle a travaillé d’arrache pied pour élever deux enfant et pouvoir nous offrir skateboards, surfs et skimboards et tout ce qui a fait que j’ai un tel lifestyle aujourd’hui. En second, Bruce l’ami de ma mère et mon mentor qui m’a appris a surfer quand j’était gamin et qui m’a tant inspiré. Après il y a tout mes amis comme Chuck et Robin pour tout leur aide à mes début en kite et avoir cru en moi. Mon ami Joe Kool non seulement pour m’avoir aidé mais aussi pour avoir cru dans ce sport quand les gens ne croyais pas au kitesurf. Jeff Timpone de Timpone surfboards qui a shapé mes premières planches gratuitement car il croyait en moi et ce sport à une époque où il n’aurait jamais peut en tirer profit. Je rencontre et reçoit des e-mails de personnes tout les jours qui me dissent combien ils aiment le kitesurf et me remercie pour mes contributions à ce sport et je voudrais les remercier aussi. Finalement, je ne veux pas oublier les autres personnes qui m’ont supportés comme Roberto Ricci, Uwe Sasse, Don Montague, Bare et Green Horn ainsi que tout les autres.